on ne naît pas grosse - gabrielle deydier

Dans On ne naît pas grosse, Gabrielle Deydier livre un témoignage poignant sur la grossophobie systémique en France. À travers son récit personnel, elle met en lumière les discriminations et humiliations que subissent les personnes en surpoids ou obèses dans divers aspects de la vie quotidienne : santé, emploi, espace public, relations sociales.

Son ouvrage a contribué à visibiliser cette forme de discrimination et à ouvrir le débat sur la place des corps gros dans notre société.

Il y a quelques années, alors que je me débattais dans les eaux troubles des troubles du comportement alimentaire et que mon corps fluctuait au rythme de mes souffrances, la lecture de On ne naît pas grosse de Gabrielle Deydier a été une révélation. Pour la première fois, quelqu'un mettait des mots sur des violences que j'avais intégrées comme normales, quotidiennes, presque méritées.

Ce livre a illuminé les zones d'ombre de mon vécu, me permettant de reconnaître la grossophobie systémique qui m'entourait et que je n'avais jamais su nommer.​

C’est également à cette période que j’ai découvert le collectif Gras Politique, une association féministe et queer fondée en 2016 pour lutter contre la grossophobie systémique.

Leur travail militant, leurs ressources et leur podcast Matière Grasse m’ont offert des outils concrets pour comprendre et déconstruire les injonctions grossophobes. J’ai trouvé dans leur démarche un espace de solidarité et de résistance, essentiel pour ma reconstruction.

Aujourd’hui, je suis profondément inquiète de voir ressurgir des tendances comme le “SkinnyTok” sur TikTok, qui glorifie l’extrême minceur et promeut des comportements alimentaires dangereux. Cette tendance me rappelle douloureusement l’époque de Tumblr et des figures comme Cassie dans Skins, qui ont nourri mes propres TCA à l’adolescence. Ces contenus, sous couvert de discipline ou d’esthétique, véhiculent des messages toxiques et destructeurs, particulièrement pour les jeunes vulnérables.​

Il est crucial de dénoncer ces dérives et de promouvoir des représentations diversifiées et bienveillantes des corps. On ne naît pas grosse reste, à mes yeux, une lecture indispensable pour comprendre les rouages de la grossophobie et s’en libérer. C’est un appel à la lucidité, à la compassion et à l’action.​