La pop culture est un feu, un foyer autour duquel nous nous rassemblons pour écouter les histoires qu’elle choisit de raconter.
Certaines flammes dansent au centre, éclatantes et indiscutables, tandis que d’autres restent aux bords, vacillantes, prêtes à s’éteindre sous le poids de l’oubli.
Jennifer Padjemi souffle sur ces braises invisibles et ravive les récits étouffés. J’ai adoré cet ouvrage parce qu’il ne se contente pas de regarder les flammes brûler : il questionne ce qui les alimente, ce qui les réduit en cendres, ce qui empêche certaines d’embraser pleinement l’écran de nos imaginaires.
Depuis toujours, la blanchité tient la torche et éclaire ce qu’elle veut bien rendre visible. Les récits dominants imposent qui a le droit d’exister en pleine lumière et qui doit rester dans l’ombre, qui peut briller sans entrave et qui doit se contenter de la fumée. Être une personne racisée, queer, grosse, handi, c’est souvent grandir sans reflet, sans flamme à laquelle se réchauffer.
C’est voir ses contours flous, tremblants, dans des histoires qui ne nous appartiennent pas. C’est apprendre, malgré soi, que certains corps méritent d’être célébrés tandis que d’autres sont condamnés à n’être que cendres et arrière-plans.
Mais une braise qui refuse de mourir peut allumer un incendie. Les marges ne sont pas des culs-de-sac, elles sont des foyers de résistance, des flammes qu’on ne peut plus éteindre une fois qu’elles ont pris.
Lorsque la pop culture s’ouvre à d’autres récits, lorsque des figures racisées, queer, grosses, handi prennent place sans justification ni permission, le paysage change. Ce n’est pas qu’une question de représentation, c’est une révolte contre l’ordre établi, une réécriture du feu lui-même.
Voir ces corps en pleine lumière, c’est fissurer le moule, c’est enflammer d’autres possibles. Changer la pop culture, ce n’est pas juste diversifier les images : c’est réécrire le feu du monde.
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