Une révélation littéraire inattendue, comme on n’en croise pas si souvent

Un livre attrapé en passant, qui m’a attrapée en retour. Je ne l’ai pas cherché. Je suis tombée dessus un peu par hasard, dans un Relay de gare, en allant acheter des cigarettes juste avant un train pour Paris.

La couverture m’a attirée, comme un écho lointain. Et puis j’ai lu cette phrase, sur la quatrième : “le passage de l’adolescence à l’âge adulte.”

Ça a suffi. J’ai acheté le livre. Je l’ai commencé dans le train. Je l’ai terminé deux jours plus tard. J’étais happée.

Les Vivants, c’est un roman choral, une traversée intime de cette période floue, mouvante, entre les dernières fois de l’adolescence et les premières fois de la vie adulte.

Mais ce n’est pas un roman “générationnel” au sens creux du terme. C’est un texte qui dit vraiment ce que ça fait, de vivre à cet âge-là. Ce que ça coûte. Ce que ça sauve.

Je me suis reconnue. Pas dans un personnage — dans plusieurs. L’ami qui se trouve “grosse depuis toujours”. Celle qui porte en silence un passé de violences sexuelles. Leur lucidité m’a bouleversée. Leur voix, c’était un peu la mienne, à des âges différents.

Ambre Chalumeau n’écrit pas pour faire joli. Elle écrit pour que celleux qui lisent se sentent moins seul.e.s.

L’écriture est lumineuse, sans surenchère.

Pas de volonté de briller, pas de phrases qui se regardent dans la glace. Juste une voix, claire, sensible, directe. C’est peut-être ça qui m’a le plus marquée : cette manière d’écrire comme on tend la main. De raconter des existences sans les enfermer.

Le roman ne cherche pas à être spectaculaire. Il cherche à être vrai. Et il l’est. Les Vivants, c’est aussi une question : comment rester soi sans se perdre ?

C’est ce qui m’a tenue en haleine, page après page. Ce besoin de comprendre d’où l’on vient, ce qu’on porte de nos parents, de nos amitiés, de nos amours. Ce que ça nous fait, de vivre dans ce monde qui va vite, qui exige, qui n’écoute pas toujours.

Et à l’intérieur de tout ça, une certitude douce mais ferme :

nos failles sont des preuves que l’on avance.

Merci à Ambre Chalumeau pour ce premier roman.

Merci pour cette sincérité. Pour cette justesse. Pour cette manière de parler des jeunes sans les caricaturer.

Merci pour Les Vivants.