grossophobie
La grossophobie désigne les discriminations, moqueries ou jugements subis par les personnes grosses.
Elle repose sur l’idée fausse qu’il existerait un « bon » corps, mince et en bonne santé, et que les autres seraient « anormaux » ou responsables de leur poids.
Ces préjugés se retrouvent dans la vie quotidienne (difficulté à trouver des vêtements, des sièges adaptés, des soins médicaux respectueux), mais aussi dans les médias et la culture, où les corps gros sont souvent tournés en dérision ou effacés.
La grossophobie est une forme de discrimination systémique, c’est-à-dire qu’elle ne touche pas seulement des individus isolés, mais qu’elle est intégrée dans les normes sociales, la mode, la santé et même le langage.
Des militantes comme Daria Marx, Gabrielle Deydier ou Cécile Djunga rappellent que la grossophobie n’est pas une question d’apparence, mais de dignité et de droits humains.
POUR ALLER plus loin (adultes et ado)
"Rien n’est fait aujourd’hui pour que les gros puissent vivre normalement dans la société." Eva lutte pour empêcher la grossophobie. C’est pour ça qu’elle a cofondé le collectif Gras Politique. Voilà comment elle se bat.
Gras Politique est une association de lutte contre la grossophobie systémique fondée en 2016 afin de combler le vide politique et militant autour de la question du corps gros.
elles luttent radicalement contre les oppressions grossophobes dans un cadre queer et féministe qui s’élève contre toutes les formes de discriminations.
en 2022, elles lancent le podcast matière grasse, et gras politique, un podcast Autour d’une thématique différente à chaque épisode.
”on partage, nous les grosses et les gros, des expériences et des histoires de vies qui sont précieuses et qui méritent d’être racontées.”
plateforme : spotify, deezer, apple music, le site
Dans cet ouvrage, l’écrivaine et militante féministe Daria Marx s’attaque au sujet de la grossophobie qu’elle a contribué à faire émerger. En dix questions, elle revient sur les origines de la discrimination des gros·ses, sur l’illusion de la révolution body-positive et sur les grandes figures de la lutte contre la grossophobie. Plusieurs chapitres abordent la question médicale, qui est centrale, notamment l’accès aux soins et le business juteux de l’amaigrissement.
Daria Marx a fondé le collectif Gras Politique. Elle est l’autrice de Gros n’est pas un gros mot (Flammarion, 2018).
Daria Marx, Dix questions sur la grossophobie, libertalia, 2024.
« Ce qui gêne tant les gens, c’est mon poids : 150 kg pour 1,53 m. Après avoir été méprisée pendant des années, j’ai décidé d’écrire pour ne plus m’excuser d’exister. De là est née cette enquête journalistique dans laquelle j’affronte mes tabous et mon passé, et où je décortique le traitement que la société – professionnels adeptes de la chirurgie de l’obésité, magazines féminins, employeurs – réservent aujourd’hui aux grosses. »
gabrielle deydier, on ne naît pas grosse, éditions la goutte d’or, 2017
« On achève bien les gros » entend dénoncer la discrimination méconnue qu’est la grossophobie. Notre société génère et réprouve l’obésité. Grâce à l’histoire personnelle de Gabrielle et celles d’autres obèses, le film veut aussi tordre le cou aux idées reçues. L’obésité n’est pas le résultat d’une gourmandise mal contrôlée, ni d’un manque de volonté. Ce documentaire fait passer un message fort : les obèses ont le droit de ne pas se faire opérer, de rester gros et doivent être acceptés comme tels.
documentaire : on achève bien les gros
Réalisateur.ice.s : Laurent Follea, Valentine Oberti et Gabrielle Deydier
Production : arte france et bangumi
«Grossophobie (nom féminin) : ensemble des attitudes hostiles et discriminantes à l’égard des personnes en surpoids.»
Ce mot ne figure pas dans le dictionnaire, mais il désigne un phénomène réel et ordinaire. Chaque jour, les gros sont victimes de discriminations : si vous pesez 150 kilos, vous aurez du mal à trouver un travail (vous êtes présumé fainéant), à vous habiller (les magasins ne vendent pas de vêtements en taille 60), à vous soigner (il faudra dénicher un cabinet équipé pour vous prendre en charge, et la bienveillance n’est pas toujours au rendez-vous), à prendre l’avion (peut-être devrez-vous réserver un second siège), à vous faire prescrire une contraception, mais aussi à avoir un bébé si l’envie vous en prend... Vous aurez du mal à vivre normalement.
Nos préjugés sur les personnes grosses et les comportements qu’ils entraînent ont des conséquences parfois dramatiques. La grossophobie pollue toutes les sphères de la vie.
Daria Marx, Eva Perez-Bello, « Gros » n'est pas un gros mot, Chroniques d'une discrimination ordinaire, flammarion, 2018
Les mécanismes d’oppression qui touchent tout ce qui ne rentre pas dans la « norme », nos rapports intimes aux corps et aux autres femmes, le body positive et l’afroféminisme, autant de sujets qui sont abordés dans cet ouvrage intime, militant et poétique, pour lutter contre le mythe de la perfection. Perfection que l’autrice, femme noire et grosse, s’efforce de détricoter afin de construire une société émancipée où chaque corps, aussi différent qu’il soit, aura sa place.
Kiyémis, je suis votre pire cauchemar, points, 2024.
pour en parler aux plus jeunes
Cet album invite les jeunes filles à apprécier et à célébrer leur corps, et tout ce dont il est capable. Ce charmant ouvrage les encourage à voir au-delà de leur enveloppe corporelle et à s'accepter telles qu'elles sont !
Dans un monde incroyablement visuel, il est important d'apprendre à se détacher des stéréotypes modernes de la beauté. L'album engage les jeunes filles à ne pas céder à cette pression et introduit le concept d'amour de soi.
On y retrouve des conseils pratiques et simples pour développer et renforcer une image corporelle positive :
• Dresser une liste de toutes les choses que ton corps te permet de faire (Écouter de la musique ; créer avec tes mains),
• Prendre soins de ton corps et de ton esprit (Faire une promenade en nature; prendre des photos),
• Être à l'écoute de ton corps (Quand manger; quand te reposer)
à lire dès 7 ANS
jessica sanders, cher corps je t’aime, gallimard 2019
À cause de leur physique ingrat, Mireille, Astrid et Hakima ont gagné le « concours de boudins » de leur collège de Bourg-en-Bresse. Les trois découvrent alors que leurs destins s’entrecroisent en une date et un lieu précis : Paris, l’Élysée, le 14 juillet. L’été des « trois Boudins » est donc tout tracé : destination la fameuse garden-party de l’Élysée !!!
Et tant qu’à monter à Paris, autant le faire à vélo – comme vendeuses ambulantes de boudin, tiens ! Ce qu’elles n’avaient pas prévu, c’est que leur périple attire l’attention des médias… jusqu’à ce qu’elles deviennent célèbres !!! Entre galères, disputes, rigolades et remises en question, les trois filles dévalent les routes de France, dévorent ses fromages, s’invitent dans ses châteaux et ses bals au fil de leur odyssée. En vie, vraiment.
à lire dès 14 ANS
clémentine beauvais, les petites reines, éditions sarbacane, 2015
Marie De Brauer, journaliste et animatrice de ""Comment tu dates"", nous parle de la grossophobie à l'école.
« La grossophobie définit l’ensemble des discriminations que vivent les personnes grosses dans notre société. Elle est constante dans nos vies, de l’enfance à l’âge adulte. C’est une discrimination silencieuse, ignorée, légitimée. Alors voilà, la grossophobie elle est partout, tout le temps. Et tout le monde s’en fout. »
Avec une approche ludique et un humour décapant, Marie de Brauer nous raconte son histoire et son combat contre l’injustice qu’elle vit au quotidien, portés par les illustrations pétillantes de Lucy Macaroni.
à lire dès 10 ANS
marie de brauer, ne jamais couler, éditions leduc, 2023