pourquoi il faut arrêter d’écouter les artistes agresseurs ?
Le problème ?
Chaque fois que nous cliquons sur “lecture”, nous donnons de l’argent à l’artiste.
Chaque stream génère des “royalties”, qui permettent des bénéfices 💸
Écouter un agresseur, c’est participer au financement de son train de vie, ses avocats, sa carrière
Les plateformes de streaming utilisent des algorithmes afin de mettre en avant les artistes les plus écouté.e.s. La visibilité, c’est du pouvoir
toute consommation est politique
On pense souvent que nos consommations virtuelles ne sont pas réelles, car elles “n’existent pas” matériellement. Pourtant labels, plateformes, médias et artistes sont gagnants à chaque clic.
Le silence de l’industrie autour des VSS n’est pas une erreur, c’est une stratégie pour protéger ses profits.
“C’est pas mon petit boycott qui va faire la différence.”
Tout comme le vote, un seul boycott ne change effectivement pas les résultats, mais collectivement, oui. Si chacun.e pense que son geste est insignifiant, rien ne bouge. Quand on additionne nos refus, on devient puissant.e.s. CONSOMMER, C’EST VOTER.
L’industrie protège les agresseurs
Le silence de l’industrie autour des violences sexuelles n’est pas une erreur. C’est une stratégie pour protéger ses profits. Tant que les artistes rapportent, labels, plateformes, médias et festivals ferment les yeux.
Résultat : les agresseurs continuent de remplir des stades, pendant que les victimes sont réduites au silence.
Par exemple, Chris Brown a été condamné pour violences conjugales. Malgré ça, il reste invité aux Grammy Awards et rempli des stades dans le monde entier.
la culture n’est jamais neutre
La musique façonne nos imaginaires, nos normes et nos désirs. Dans nos sociétés, la notion de “génie artistique” (conceptualisée par H. S. Becker, 1982 ; P. Bourdieu, 1992) permet une impunité, organisée et orchestrée par une série d’interactions entre les artistes, les institutions culturelles, les critiques et les publics.
Le statut d’artiste ne découle pas que du talent indivuduel d’un homme mais résulte d’une position privilégiée dans la société, grâce à un capital social, symbolique, et souvent économique puissant.
Par exemple, Marilyn Manson, accusé par plusieurs femmes d’abus sexuels, continue à être présenté comme une “icône du rock”, intouchable et dont les violences sont partie intégrentes de son personnage transgressif. On célèbre son “génie” au lieu de parler des vctimes.
notre responsabilité individuelle et collective
Les militantes féministes rassemblées devant l'hôtel de ville de Paris, le 10 juillet 2020. - ©Villette Pierrick/Avenir Pictures/ABACA
Arrêter d’écouter Lomepal ou Moha La Squale ne “renversera” pas l’industrie seul·e.Mais collectivement, nos refus créent une tendance. Exemple : aux États-Unis, après le mouvement #MuteRKelly, plusieurs radios et Spotify ont réduit la mise en avant de ses morceaux.
Nos refus s’additionnent comme des votes : c’est ce qui rend un boycott puissant.
Boycotter, c’est aussi faire de la place pour des artistes naissantes comme Miki, Solann, Yoa... qui ouvrent d’autres récits.
DIRE non aux agresseurs, c’est aussi dire oui aux artistes safes.
commençons par modifier nos playlists pour participer à transformer l’écosystème culturel