Pourquoi on dit que les femmes travaillent gratuitement à partir du 4 novembre ?
« À partir du 4 novembre, les femmes travaillent… gratuitement »
Ce chiffre correspond aux femmes blanches cisgenres.
Pour les femmes racisées, trans, grosses, handicapées… ce «travail gratuit» commence encore plus tôt dans l’année, en raison des discriminations croisées.
L’intersectionnalité : une méthode pour comprendre comment le genre se combine à d’autres facteurs de discrimination pour amplifier les inégalités.
“Si l'on veut lutter contre les discriminations et les exclusions, il faut au contraire nommer et interroger les privilèges.” Kimberlé Crenshaw
QU’ENTEND-ON PAR INÉGALITÉ SALARIALE ?
L’inégalité salariale ne se limite pas à « les femmes gagnent x % de moins »
On distingue :
Écart global femmes/hommes (tous métiers et temps de travail confondus)
Écart à temps de travail équivalent
Écart à poste comparable
Chiffres France 2023 :
Ces écarts expliquent le calcul symbolique du «travail gratuit à partir du 4 novembre».
TRAVAIL NON RÉMUNÉRÉ ET INVISIBLE
Le salaire ne reflète qu’une partie du travail : le travail domestique, de soin, invisible, pèse énormément.
Exemples :
En France, les femmes occupent 77,9 % des emplois à temps partiel. (insee.fr)
Les métiers du care (soin, éducation, services à la personne) sont majoritairement féminisés et peu valorisés financièrement.
Résultat : moins de salaire et plus de contraintes non rémunérées = double injustice.
INTERSECTIONNALITÉ : POUR QUI C’EST ENCORE PLUS VRAI ?
Les femmes ne forment pas un groupe homogène : sexe, race, handicap, corpulence, transidentité se croisent.
Conséquence : certaines femmes subissent des écarts supplémentaires et leur «jour gratuit» survient avant le 4 novembre.
Même si en France, les données précises manquent, études et témoignages montrent que les femmes racisées, trans, grosses, handicapées sont plus désavantagées. On vous invite à aller voir le travail de Annabelle @dayana.mariie sur le sujet !
POURQUOI CES ÉCARTS EXISTENT ?
Trois moteurs structurels :
1.Temps partiel / interruptions / carrières morcelées
En France, 26,6 % des femmes salariées sont à temps partiel.
2.Segmentation professionnelle et plafond de verre
Les métiers féminisés, surtout dans le care, sont moins rémunérés et moins valorisés.
3.Travail invisible / domestique
Surcharge non reconnue et non rémunérée, freinant l’avancement.
Ces trois facteurs se cumulent pour créer l’écart salarial global et le «travail gratuit».
APPEL À L’ACTION
RECONNAÎTRE – VISIBILISER – REDISTRIBUER
Reconnaître : que le travail des femmes (rémunéré + non rémunéré) est structurellement désavantagé.
Visibiliser : que toutes les femmes ne sont pas touchées de la même façon ; les plus marginalisées subissent davantage.
Redistribuer : égalité salariale, valorisation du travail de soin, partage équitable des tâches domestiques, mesures spécifiques pour les femmes racisées, trans, grosses ou handicapées.