Pourquoi on dit que les femmes travaillent gratuitement à partir du 4  novembre  ?

« À partir du 4  novembre, les femmes travaillent… gratuitement »

Ce chiffre correspond aux femmes blanches cisgenres.

  • Pour les femmes racisées, trans, grosses, handicapées… ce «travail gratuit» commence encore plus tôt dans l’année, en raison des discriminations croisées.

  • L’intersectionnalité : une méthode pour comprendre comment le genre se combine à d’autres facteurs de discrimination pour amplifier les inégalités.

“Si l'on veut lutter contre les discriminations et les exclusions, il faut au contraire nommer et interroger les privilèges.” Kimberlé Crenshaw

QU’ENTEND-ON PAR INÉGALITÉ SALARIALE ?

L’inégalité salariale  ne se limite pas à « les femmes gagnent x % de moins »

On distingue :

  • Écart global femmes/hommes (tous métiers et temps de travail confondus)

    1. Écart à temps de travail équivalent

    2. Écart à poste comparable

Chiffres France 2023 :

  • Revenu moyen femmes : ‑22,2 % (insee.fr)

  • À Temps équivalent : ‑14,2 % (insee.fr)

Ces écarts expliquent le calcul symbolique du «travail gratuit à partir du 4 novembre».

TRAVAIL NON RÉMUNÉRÉ ET INVISIBLE

Le salaire ne reflète qu’une partie du travail : le travail domestique, de soin, invisible, pèse énormément.

Exemples :

  • En France, les femmes occupent 77,9 % des emplois à temps partiel. (insee.fr)

  • Les métiers du care (soin, éducation, services à la personne) sont majoritairement féminisés et peu valorisés financièrement.

Résultat : moins de salaire et plus de contraintes non rémunérées = double injustice.

INTERSECTIONNALITÉ : POUR QUI C’EST ENCORE PLUS VRAI ?

Les femmes ne forment pas un groupe homogène : sexe, race, handicap, corpulence, transidentité se croisent.

Conséquence : certaines femmes subissent des écarts supplémentaires et leur «jour gratuit» survient avant le 4 novembre.

Même si en France, les données précises manquent, études et témoignages montrent que les femmes racisées, trans, grosses, handicapées sont plus désavantagées. On vous invite à aller voir le travail de Annabelle @dayana.mariie sur le sujet !

POURQUOI CES ÉCARTS EXISTENT ?

Trois moteurs structurels :

1.Temps partiel / interruptions / carrières morcelées

En France, 26,6 % des femmes salariées sont à temps partiel.

2.Segmentation professionnelle et plafond de verre

Les métiers féminisés, surtout dans le care, sont moins rémunérés et moins valorisés.

3.Travail invisible / domestique

Surcharge non reconnue et non rémunérée, freinant l’avancement.

Ces trois facteurs se cumulent pour créer l’écart salarial global et le «travail gratuit».

APPEL À L’ACTION

RECONNAÎTRE – VISIBILISER – REDISTRIBUER

Reconnaître : que le travail des femmes (rémunéré + non rémunéré) est structurellement désavantagé.

Visibiliser : que toutes les femmes ne sont pas touchées de la même façon ; les plus marginalisées subissent davantage.

Redistribuer : égalité salariale, valorisation du travail de soin, partage équitable des tâches domestiques, mesures spécifiques pour les femmes racisées, trans, grosses ou handicapées.

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Quel que soit le cas, la façon dont vous racontez votre histoire en ligne peut faire toute la différence.

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