Pourquoi le “je suis apolitique” n’est jamais neutre ?
se dire “apolitique”
Beaucoup se disent “apolitiques” pour se tenir à l’écart des débats, souvent pour éviter les conflits ou parce qu’ils pensent que la politique n’a pas d’impact sur leur vie quotidienne.
Mais ce choix n’est jamais neutre : il a des conséquences concrètes sur le maintien des structures sociales existantes.
Prétendre ne pas prendre parti dans les débats sociétaux et politiques, cela inclut souvent de refuser de se prononcer sur des questions de genre, de racisme, d’inégalités économiques, de justice environnementale…
l’apolitisme est un contre-sens. Dire “je ne m’y connais pas en politique” et dire “je suis apolitique”, ce n’est pas la même chose.
Ne rien y connaître, c’est reconnaître un manque d’informations, de repères, d’accès. Et c’est normal : on ne nous apprend pas vraiment comment fonctionne le pouvoir, les institutions ou les décisions qui façonnent nos vies. C’est une position qui peut évoluer, qui ouvre à la curiosité, à la découverte, à la compréhension.
Mais se dire apolitique, c’est croire qu’on peut rester neutre, alors que tout ce qui nous entoure : nos conditions de travail, nos corps, nos relations, nos identités, est traversé par des décisions politiques. Et cette “neutralité” n’en est pas une : car ne pas choisir, c’est souvent laisser les choses telles qu’elles sont.
MÊME L’INACTION EST UNE FORME DE POSITION.
l’apolitisme protège
le statu quo
Le statu quo a toujours un camp gagnant : les structures de pouvoir (patriarcat, racisme systémique, inégalités économiques) continuent de fonctionner. NE PAS CHOISIR, C’EST IMPLICITEMENT LAISSER CES STRUCTURES INTACTES.
Exemple concret : se dire “apolitique” face à une loi qui réduit les droits des femmes ou des minorités racisées, c’est ne pas s’opposer à leur oppression.
NE PAS S’Y CONNAÎTRE EN POLITIQUE, CE N’EST PAS UNE FATALITÉ.
La politique te semble compliquée et lointaine ? C’est normal et ce n’est pas dramatique. Ne pas savoir, c’est juste un point de départ. La curiosité peut te mener à comprendre comment les décisions impactent ton quotidien.
s’informer, c’est découvrir, pas juger.
La politique, ce n’est pas seulement voter : c’est comprendre, s’intéresser, et voir comment le monde pourrait être différent… pour tout le monde. IL N’Y A AUCUNE HONTE À AVOIR. ON COMMENCE TOUS.TES QUELQUE PART. Pour se positionner, il n’est pas nécessaire de connaître chaque date, chaque personnage historique, chaque tournant politique. Tu avances à ton rythme.
être politisé.e n’est pas un gros mot. S’intéresser à la politique, ce n’est pas “prendre un camp”, c’est comprendre le monde qu’on habite. C’est regarder au-delà du bruit et des slogans, pour voir ce qui façonne nos vies au quotidien.
Ce n’est pas se coller une étiquette, c’est ouvrir les yeux.