écoféminisme

Le mot « écoféminisme » a été créé en 1974 par Françoise d’Eaubonne, militante et essayiste féministe, dans son livre Le Féminisme ou la mort. Elle y défend l’idée que la domination des femmes et celle de la nature sont liées : ce sont deux faces d’un même système patriarcal et capitaliste fondé sur l’exploitation.

Oublié pendant un temps en France, le terme réapparaît dans les années 1980, notamment dans des mouvements de femmes engagées dans les luttes écologiques du Sud global (en Inde, en Afrique ou en Amérique du Sud). Ces femmes s’opposent à la déforestation, à la pollution ou encore à l’exploitation des ressources naturelles, en reliant la défense du vivant à la justice sociale.

Aujourd’hui, l’écoféminisme connaît un renouveau, surtout depuis la COP21 en 2015, avec l’émergence de collectifs en Europe. Il n’existe pas un seul écoféminisme, mais plusieurs approches. Toutes partagent une conviction : on ne peut pas sauver la planète sans lutter contre les oppressions de genre, de race ou de classe.

Certaines critiques pointent le risque d’essentialiser les femmes, c’est-à-dire de les enfermer dans une vision « naturelle » du soin ou de la terre. D’autres rappellent que l’écologie doit impliquer tout le monde, pas seulement les femmes. Enfin, des groupes réactionnaires ont parfois détourné l’écoféminisme pour défendre des positions excluantes (transphobes ou racistes), loin de ses valeurs d’égalité et de justice.

Pour des militantes comme Cannelle Fourdrinier, l’enjeu est clair : repolitiser l’écologie et y inclure les questions sociales, de genre et de décolonisation. L’écoféminisme, dans sa forme la plus ouverte, veut prendre soin du monde sans hiérarchiser les vies humaines et non humaines.

POUR ALLER plus loin (adultes et ado)

le média indépendant blast revient sur françoise d’eaubonne. cette militante et femme de lettre est une des pionnières de l’écoféminisme.

Dans le champ politique, les médias, le business du bien-être, les références à l’écoféminisme font florès et semblent être brandies avec toujours plus de facilité. Un comble pour ce courant critique du patriarcat et du capitalisme, dont Jeanne Burgart Goutal nous décrit les principes et la diversité. L'émission intégrale : https://www.mediapart.fr/journal/cult...

Comment articuler féminisme et écologie ? Quel rapport entre la destruction de la planète et les violences faites aux femmes ? Entre l'énergie nucléaire et le féminisme ? Entre les grands chantiers extractivistes en Amérique latine et les corps des femmes ? Entre les semences et le genre? Entre le retour à la terre et le patriarcat ? Entre le véganisme et les droits des femmes ? Et pourquoi tout cela nous amène à parler de maternité, de spiritualité, de rapport au travail, de sorcières, de décolonisation et d'anticapitalisme...
Ce premier épisode d'une série d'Un podcast à soi consacrée aux écoféminismes tente de répondre à ces questions. Avec les paroles de
Vandana Shiva, militante écologiste et féministe indienne, d'Emilie Hache, autrice de Reclaim, d'Isabelle Cambourakis, directrice de la collection Sorcières. Ainsi que les voix du collectif « Les bombes atomiques » réuni, fin septembre, pour une marche en non mixité choisie contre l'enfouissement de déchets radioactifs à Bure, dans l'est de la France.

charlotte bienaimé, un podcast à soi, arte radio, 2019

Imaginez renverser le système énergétique traditionnel et redonner le pouvoir de la production d'énergie propre à vos voisins. We the Power suit des amis, des familles et des visionnaires dans leur parcours pour faire tomber les obstacles législatifs et reprendre le pouvoir des mains des grosses entreprises du secteur de l'énergie pour le remettre entre celles des habitants et renforcer leurs territoires. Le film s'intéresse à des coopératives locales du fin fond de la Forêt Noire allemande aux rues de la vieille ville de Gérone, en Espagne, en passant par les rooftops urbains de Londres, en Angleterre, qui ouvrent la voie à une révolution de l'énergie renouvelable et à la construction de communautés plus saines et financièrement stables.

documentaire : we the power
société de production : Pantagonia
date : 2021

vidéo explicative par 20minutes, l’écoféminisme, c’est quoi ?

Qu’est-ce qui relie le patriarcat et la catastrophe écologique planétaire que nous sommes en train de vivre ? Il y a-t-il des mécanismes, des causes et des conséquences communes entre la domination masculine et la destruction du vivant ? 

Jeanne Burgart-Goutal, agrégée de philosophie et professeure de yoga, est l’autrice de “Être écoféministe : théories et pratiques” (éd. L’Echappée, 2020) 

Elle raconte dans cet épisode une partie de l’histoire et des théories des mouvements écoféministes : comment celles-ci permettent de repenser la masculinité et le patriarcat ? Quelles pistes ouvrent-elles pour repenser la féminité, et donc la masculinité, sans verser dans l’essentialisme ?  En quoi les pensées et pratiques écoféministes révèlent-ils l’androcentrisme de notre société, ce monde construit au masculin neutre ?

victoire tuaillon, le patriarcat contre la planète. les couilles sur la table, binge audio

Première philosophe en France à avoir enseigné la philosophie de l’environnement à l’Université de Paris I – Sorbonne, infatigable pédagogue, Catherine Larrère, qui avait publié un premier panorama de la question dans Les Philosophies de l’environnement (Presses universitaires de France, 1997), propose cette fois-ci une cartographie de l’écoféminisme. Il s’agit, en associant les femmes et la nature, non de penser la nature des femmes mais de penser comment la domination de la nature et la domination des femmes vont souvent, terriblement, de pair. N’ignorant pas l’hétérogénéité géographique et pratique de l’écoféminisme (bien décrite par Jeanne Burgat Goutal dans Être écoféministe, L’Échappée, 2020 ; voir Études, juin 2020), qui n’applique pas une unique doctrine préexistante, cet ouvrage est une enquête sur les affinités existantes entre les pratiques écoféministes.

catherine larrère, l’écoféminisme. éditions la découverte, 2023

pour en parler aux plus jeunes

Julie est une petite fille de 3 ans. Joyeuse, observatrice et précautionneuse, elle vit le quotidien sous le regard de ses deux mamans, Emma et Emilie.

A la maison, Julie trie les déchets avec ses mamans. C'est toute une aventure !

La petite Julie est une collection de 4 titres auto-édité par Stéphanie Chartier, membre de l'association Collectif Familles pour la visibilité des familles lgbt+

à lire dès 2 ANS

stéphanie chartier, stéphanie freiburger, la petite julie trie les déchets, 2021

Un texte poétique, des illustrations vibrantes et un thème engagé !

Que se passe-t-il dans la forêt des lianes ? La jungle regarde de tous ses yeux. Des yeux étonnés, apeurés, alarmés. Non ! La jungle ne se laissera pas faire ! Les animaux veulent résister.

à lire dès 2 ANS

sandra le guen, papy matigot, révolte !. maison eliza, 2022

Alix est invitée chez son ami Néo. Sans le savoir, elle va se retrouver dans une drôle de famille : une famille végane. 

Entourés d'animaux, ses membres vivent sans manger de viande ni de produit animal. Ils évitent absolument de nuire aux animaux et refusent de leur faire du mal ou d'en abuser.

Cette invitation va donner à Alix l'occasion de s'interroger avec humour et tendresse sur ses rapports aux animaux et sur la place qu'ils occupent dans notre monde.

Clara Cuadrado, l'autrice talentueuse de "Extrême", revient avec un nouvel ouvrage qui s'inscrit dans la collection Tendresse végane.

à lire dès 3 ANS

clara cuadrado, chez nous c’est vegan. éditions evalou, 2024

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